Retour à la case Départ [ Octurn & Sioban & Rashall & Prius ]

De retour à la case départ.

Le Barde eut un sourire. Comme à son habitude.
" - Cet exil ne me fera pas de mal. Je commençais à me ramollir. "
Les Prius avaient fait une escale à Tremblevie, histoire de pouvoir se ressourcer. Injustement chassés du Royaume du Sud, la vie de nomade reprenait pour les colosses et Semias semblait être l'un des seuls à s'en contenter. Néanmoins, il ne pourrait mentir sur le fait qu'il allait regretter les tavernes, les jolies minettes et les fêtes colorés du Sud.

Semias alla grimper sur une lourde branche en contrebas et y ronronna. Fermant son œil unique dans un soupir de contentement. Ancrant ses griffes sur l'écorce de l'arbre, il le lacéra puis profita des moments où ses énormes griffes restaient bloquées pour s'étirer.

Ceci fait, il défit sa bandoulière de peau et y en sortit quelques parchemins vierges et d'autres déjà bien entamés. Il relit rapidement ses notes, rédigés par empreintes de pattes. Elles contaient l'histoire d'Octurn, de Rashall et des Prius, bien évidemment. De l'éveil, du Royaume du Sud, Saqr et ses épouses. Et les écrits lyriques et tragiques sur l'hécatombe des Diggers, bien qu'il ne les connaissaient pas du tout. Quelques lignes leur étaient pourtant réservés.

Il raya la partie sur les éloges qu'il avait porté à la cité du Sud pour leur accueil et leurs animations, alors qu'il l'a comparait rapidement à celle du Nord. Puis se rendit compte que son essai se révélait assez court. Il fut tenté de rajouter un énième paragraphe sur la génialité, la beauté, et l'ingéniosité de sa fille mais se retint finalement. Elle volerait la vedette à Octurn.

" - Ow. " Il prit un air facétieux. " - Ne me dites pas que vous trouvez les Prius ennuyeux ~ " Il avait dit cela en dodelinant de la tête, la langue coincée entre ses crocs et avec une voix nasillarde.
Mais en réalité, sans ses amplifications de phrases, ses comptines et ses passages remaniés en faveur des Prius. La dite Histoire des Prius était courte et barbante. Selon son avis.

De son arbre, le borgne analysa ses compagnons d'infortunes. Tous avaient la mine morne, agacés ou sévères. Sans doute, blessés dans leur estime et orgueil. Guettant l'arrivée d'Octurn pour une réunion entre les grands penseurs du clan. ( dont il ne faisait bien sur aucunement partie ) Il appréhenda le moment où Rashall, l'autre vieillard du groupe allait rugir de fureur et tout détruire sur son passage. Comme on le connaissait.

Il prépara un parchemin vierge.

Rellelh - Second d'Octurn a écrit:: - Sémias? Avait appelé le guerrier roux, cherchant du regard le patriarche qu'il savait réfugié dans les branches. Peut-être que de là il verrait arriver Octurn et son petit cortège, il l'espérait car si le chef des Prius retournait dans le Sud sans grande escorte après la chasse que son peuple venait de se prendre, il ne donnait pas cher de sa peau.

- Sémias, voyez quelque chose? L'interrogea t-il quand il l'eu localisé, qui grommelait du haut de sa branche en observant ses pairs. J'espère vraiment qu'Octurn n'est pas retourné là bas. Avait-il prié en serrant les crocs, inquiet pour son camarade.

- Mais comment tout cela a t-il pu si mal tourner? Le second commençait à se poser des questions, à se dire qu'il aurait pu tenter de réagir, de faire quelque chose pour sauver l'honneur des siens, il regrettait de ne pas avoir été à la hauteur de Octurn et il s'en voudrait certainement pendant longtemps. Et le général Rashall, il va vouloir en découdre.

Il songea.

- Et la pauvre Sioban... Elle n'a pas les épaules pour supporter l'horreur des répercutions de leur escapade... Il soupira, définitivement inquiet pour chacun des membres de la petite troupe en omettant complètement la reine Raya.

De retour à la case départ.

" - Semias ? "
Le vieux Prius sembla l'ignorer.
" - Sémias, voyez quelque chose? "
" - Je vois.. oui. Je vois. "
Rellehl arriva jusqu'à lui, il sourcilla. Le plus jeune semblait inquiet, il se demanda bien pourquoi.
" - J'espère vraiment qu'Octurn n'est pas retourné là bas. " Le sourire du vieillard revint alors que le Commandant se torturait l'esprit avec toutes ces questions sans réponses. Enfin, si. Elles avaient une réponse.
" - Et la pauvre Sioban... Elle n'a pas les épaules pour supporter l'horreur des répercutions de leur escapade... " Cette fois, il fronça les sourcils.

" - Hey, hey hey ... Hey. Regardez moi, Rellehl. " Semias le darda de son oeil ambré. " - Ma fille est totalement capable de faire face à toutes les situations. Tant qu'Octurn l'a a ses cotés, rien ne pourra lui arriver. C'est un vrai porte bonheur, ma poupette. " Il leva le menton et lui lança un sourire compatissant. " - Alors chassez ces idées noires de votre esprit. Ils reviendront. D'ici quelques heures... jours... Ils reviendront. " Et pour appuyer ses mots, le vieux donna une accolade au Second. Lui bourrant l'épaule de la patte, comme si ils avaient été les meilleurs amis du monde.

" - Maintenant, veuillez descendre de mon arbre. J'ai besoin d'espace pour CREE-ER." Il le chasse d'un mouvement de patte paresseux, comme l'on chassait un chat un peu trop envahissant. " - Allez pcchhhit! Zou zou! Pchiit! Ouste! "

( Répondez en freestyle! Y'a pas d'ordre de réponses! o/ )

Enfin, elle arrivait en vue de Tremblevie. La piste olfactive qu'elle suivait devenait plus forte à l'approche de la forêt. Les siens étaient tout prêt. Bientôt, elle pourrait les retrouver et se laisser aller à un repos bien mérité. Encore quelques centaines de mètres et elle y parviendrait. Ses foulées se firent plus longues et rapides sous l'impatience de rejoindre sa patrie. Elle ne regrettait pas de les avoir temporairement quittés. Partir défier la Grande Monarchie Omanique avait été un besoin qu'elle avait du combler pour retrouver un apaisement psychologique. Son esprit tourmenté avait trouvé le repos à travers son hommage à l'Unique. Certes, son geste aura sûrement quelques conséquences dans le futur. Mais qu'importe, son bien être passait égoïstement avant le reste. De plus, sa virée en solitaire lui avait également permis de retrouver sa forme physique et son côté nomade. Elle avait fait ses adieux définitifs à sa vie facile d'invitée. Elle était de nouveau elle-même, une fière Guerrière Prius. Indépendante des autres cités.

L'effluve de la Harde envahissait l'air ambiant. Un pas, deux pas, un passage dans un bosquet et elle les vit. Ou plutôt, la voix de Semias porta jusqu'à elle. Levant la tête, elle posa un regard fatigué sur les deux félins qui blablataient sur des branches. Par flemme de grimper jusqu'à eux, la femelle vint se laisser tomber au pied de l'arbre. Elle ferma les yeux, laissant le sentiment de sécurité émanant des siens l'envahir. Il n'y avait plus besoin de sursauter au moindre bruit. Avec son pelage crotté, des blessures pas encore toutes cicatrisées et son corps amaigri, elle n'avait pas fière allure. Mais avoir une sale tronche faisait partie de la vie de nomade. Elle se remplumerait avec le temps.

« Je ne vois que vous deux. Où sont les autres ? »

Le ciel s'animait peu à peu autour d'eux. Dégagé par moments, il ne cessait de se ressourcer d'épais nuages rosées qui bordaient l'horizon. La lumière tamisée du ciel agrume se cueillait entre les ombres et les feuillages, accommodant le pelage des Titans d'un ton bringé et doux. Semias trônait fièrement contre l'arbre, bien agrippé à une épaisse branche qui lui offrait un large aperçu des alentours. Celui-ci analysait ses cartes et feuilles volantes tandis que Rellelh l'assaillait de questions. Saber, quant à elle, se tenait au pied du tronc, paressant presque. Après tout elle pouvait s'en donner le droit, depuis tout ce que la Harde avait pu vivre jusqu'ici, c'était tout bonnement acceptable. Lutah avait toujours le visage tiré de colère, c'était encré en elle. Toujours l'air froid et distant. Pourtant, et pourtant. Cette fois-ci la grosse femelle avait envie de se détendre. La Tare força le pas, fonçant presque et s'allongea d'une allure pressante près de la guerrière. Elle ronronnait de plaisir tout en pressant ses paupières entre ses pattes avant de déclarer :

- Finalement leur départ m'a fait réaliser que nous étions une famille soudée.

Elle ne savait pas pourquoi elle avait dit ça, ni comment son propre esprit à pu penser cela. C'était naturel. Pourtant, juste après avoir prononcé ces quelques bribes elle se jura que dès le retour d'Octurn elle retrouvera son allure colérique et distante et fera sans doute n'importe quoi pour lui prouver que depuis tout ce temps elle est toujours restée la même. Une grande stratège. Même si elle lui en veux de ne pas l'avoir écouté avant de se diriger vers le Sud, Lutah a toujours eu ce sentiment de pardon et protection envers le jeune Octurn.

Résumé:

Retour à la case départ

feat. Rashall, Octurn et les Prius.

Elle était partie devant, ayant préalablement demandé l’autorisation à Octurn. En réalité, elle savait qu’il serait compréhensif, qu’il comprendrait qu’elle veuille se retrouver seule après son expédition ratée, qui avait failli les faire tuer, tous les trois.

Partir devant avait trois avantages : le premier, était d’éviter les réflexions de Rashall qui, elle en était sûre, ne manquerait pas de la réprimander à coups de sermons. Elle en avait l’habitude et n’en tenait plus compte, mais aujourd’hui, elle n’avait guère la tête à ça.
Le second était qu’elle ne serait pas un poids pour eux, ils n’auraient pas à l’attendre et elle, de son côté, pouvait cacher ses faiblesses un peu plus longtemps. Nul n’était dupe : se faire envoyer valdinguer contre des murs de pierre par un monstre de plusieurs mètres de haut laissait des séquelles. Elle boitait légèrement et il était hors de question de les ralentir sur le chemin du retour.
Enfin, l’un des derniers avantages non négligeable était qu’elle pouvait faire, ou du moins tenter de faire le vide dans sa tête.
La colère bouillonnait en elle, combinée à la frustration d’avoir échoué là où elle misait tant d’espoirs.

La Prius aurait voulu courir, filer comme une flèche pour vider son esprit, délier ses muscles qui avaient soif de vengeance. Hélas, elle savait que ce n’était guère le moment de jouer les aventurières : pas avec sa côte fêlée et sa patte folle.

Bientôt, pourtant, un regain d’énergie la traversa alors qu’elle distinguait, au loin, la silhouette des arbres de Tremblevie où elle avait donné rendez-vous à ses trois comparses. Le lieu serait parfait pour se reposer et reprendre des forces avant de regagner le Royaume du Sud. Et puis, elle affectionnait tout particulièrement cet endroit, qui marquait les prémices de leur vie de sédentaire, avant que l’Omen ne vienne tout gâcher.

La rage n’eut guère le temps de s’emparer de nouveau d’elle, à la pensée du dieu malfaisant : une effluve, portée par le vent, vint titiller ses narines alors qu’elle approchait de la forêt.
Elle reconnaissait bien là l’odeur de sa famille, de ses frères et sœurs : la Harde entière semblait les attendre. Les sourcils froncés, elle pressa le pas, partagée entre l’incompréhension et la hâte de les retrouver.

« Retour à la case départ »

C’est les pattes trainantes et le regard quelque peu hagard que le chef de la harde marchait, la tête baissée vers le sol et l’air bougeon. Toute cette escapade avait été une erreur depuis le début et il avait été le premier à l’accepter quand Sioban lui l’avait proposé. Il était tout autant fautif que cette dernière et il s’en voulait terriblement d’avoir envoyé les siens dans un piège aussi grossier que celui-ci. Ils auraient pu mourir noyés ou bien déchiquetés par l’immonde bestiole qui guettait leur arrivée au fond de la cité engloutie. Fort heureusement, la petite troupe n’avait essuyé que des égratignures, quelques côtes cassées mais surtout une humeur encore plus morose qu’à l’accoutumer. Et qu’allaient-ils faire de Raya ? Il fallait qu’ils rentrent au Royaume du Sud les pattes vides et le moral au plus bas, et il ne savait pas trop de quelle manière ils seraient accueillis à ce moment là. Ce n’était pas une perspective très réjouissante aux yeux du grand matou.

Laissant échapper un long soupir, Octurn marchait en queue de peloton comme pour assurer les arrières des siens. Alors que c’était principalement pour s’accaparer un peu de silence avant de sombrer à nouveau dans la tourmente des regards réprobateurs. Le premier serait bien sur Rashall même si ce dernier s’était tenu à carreau jusque là, certainement encore un peu assommé par les coups qu’il avait reçu. En définitif, c’est Octurn qui avait le moins souffert lors du combat. Certes, il avait fait un vol plané quand la bête l’avait emporté dans son élan après qu’il ait réussi à la blesser, découvrant un point faible au passage. Sauf que, aussi imposant qu’était le matou, il ne pouvait absolument rien faire contre un monstre aussi grand et aussi puissant qu’une baleine. Autant dire qu’il avait retrouvé assez brutalement le sol, surpris d’avoir été soulevé aussi facilement par l’animal.

Désormais, c’est vers les siens qu’il retournait et cela risquait d’être encore plus difficile. Ils allaient devoir affronter tout le monde, leur faire part de leur échec. Après une longue marche, ils traversèrent les premiers arbres du Tremblevie et l’odeur si réconfortante de sa famille vint lui titiller le museau. Il était temps qu’il fasse face et assume les conséquences de ses actes. Après tout, ils étaient encore tous en vie.

« Nous sommes de retour. »

[Je profite qu'il n'y ait pas d'ordre de réponse établi pour occuper mon bref temps libre à répondre ici :3 ]

Sa question resta suspendue avant de se disperser dans l'air ambiant. Quelqu'un s'apprêtait-il à lui donner un début de réponse ? L'avait-on ne serait qu'entendue ? Les branches étaient hautes et le sol bien bas. Elle ne le sut guère. Mais elle n'eut pas le temps de réitérer son interrogation ou même de se vexer. L'apparition de la Stratège apporta une nouvelle vague d'éléments intéressants. Un sourire naquit sur les lèvres de la Guerrière tachetée. Son attention se focalisa sur la mastodonte blanche à l'air peu agréable. Saber n'était pas dupe. Plus dupe depuis l'épisode à l'Oasis, où elles avaient toutes les deux joué carte sur table. Elle savait que derrière ce masque peu avenant se cachait un autre être. Une fragile femelle qui s'était endurcie et avait assemblé une forteresse pour se protéger des attaques extérieures. Elle admirait cette création. Mais il lui arrivait encore d'être déstabilisée par des réactions incongrue de sa partenaire. Comme maintenant. Lutah ronronnait à ses côtés et elle appuyait sur ses yeux. Il fallait faire gaffe à ne pas s'éborgner. Un ronronnement de plaisir un trop puissant et pouf des griffes pouvaient malencontreusement sortir et dire bonjour aux paupières. Un accident qui serait vraiment trop stupide. Ou comment perdre toute crédibilité auprès des siens et de sa descendance. Non, peut être était-ce simplement sa manière de montrer qu'elle appréciait l'ombre des arbres de Tremblevie ? Oui, on allait dire çà.

Soudainement, une phrase sortit de la gueule de l'Albinos, chassant temporairement son attitude étrange. Des mots qui pouvaient avoir plusieurs interprétation différentes en fonction de l'interlocuteur. La Prius choisit d'hocher doucement la tête en signe d'assentiment. Il y avait du vrai dans ces paroles. Elle les approuvait.

« Avec ou sans Chef, nous savons prendre soin les uns des autres. C'est ce qui nous a permis de tenir jusqu'ici. »

Et le présent allait être changé. Deux silhouettes apparurent, l'une après l'autre. Un duo de félins célèbres. Sioban et Octurn. Deux des leurs qui étaient partis jouer aux explorateurs en laissant la Harde derrière eux. Saber donna un léger coup de museau à Lutah pour la prévenir de leur approche. Qu'elle cesse donc de faire des choses bizarres ses yeux. Puis, elle se leva et s'approcha des derniers arrivés. Les reproches seront pour plus tard. Le renseignement était prioritaire. Sans gêne, elle les huma longuement. Elle analysa la foule d'odeurs qu'ils portaient, afin de trouver des réponses. Elle trouva une trace d'effluve de Rashall ainsi que de Raya. Les actuels absents étaient donc encore en vie.

» After the battle. [Rashall]
» Dance alone to the beat of your heart • Rashall
» La Traque. [Octurn]
» N'être plus que l'ombre de soi-même [Octurn]
» Bienvenue dans le Sud, mon cher. (OCTURN)

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