« Huumpf... »

Tokéla, couché sur l’un de ses multiples coussins de luxe et en bonne compagnie, s’ennuyait ferme, malgré la présence d’une de ses camarades de jeu.

« Tu n’en as vraiment rien à faire de ce que je dis, hein ? Espèce de… Elle s’arrêta là, face au regard sombre que lui lança le mâle, et surtout avant de dire quelque chose pour laquelle Tokéla aurait très bien pu vouloir la faire tuer. Soit. Je m’en vais. »

Et elle se leva pour disparaître derrière les rideaux de soies prunes, achetés récemment. Depuis le sacrifice, le Noble n’était plus vraiment sorti. Ou n’avait pas ressenti le besoin de s’aventurer dans les rues de la cité : bien qu’ayant toujours le goût de paraître comme protagoniste, il n’avait néanmoins plus aucun scénario plausible en tête. À quoi pouvait donc désormais lui servir les cafards de la ville ?

Mais l’ennui était trop fort, tout comme l’espoir de finalement trouver quelque chose de convenable à mettre en place. Il se para donc de sa cape en plumes de corbeaux, la même que celle utilisée pour se rendre chez le mi-ocelot, mi-lion pour rendre hommage à l’Omen. Le félin voulait s’assurer que, désormais, tous savaient bien qu’il appartenait à ce nouveau Culte. Et quoi de mieux que cette cape ressemblant en bien plus luxueuse à celles utilisées par les fidèles de l’Omen ?

Une fois au-dehors, il erra quelques temps, accompagné de serviteurs plus banaux que d’ordinaires : nul voleur, nul assassin et encore moins catin à ses côtés. Mais de simples domestiques avec lesquels il jouait peu. Rien n’attirait l’attention du puma d’or. Rien hormis ce qui semblait être une altercation au niveau d’un café semi-nobliste au coin de la rue. Un sourire emplit de confiance se glissa sur les babines du mâle.

« Enfin un peu d’action. »

Et il s’en approcha, commandant à ses serviteurs quelque boisson qui le désaltère. Il écouta avec attention sans pour autant interrompre la discussion qui se jouait là. Encore une fois, tout tournait autour de l’arrivée des Diggers, de l’Omen et surtout de la présence de Kutjah. Certains approuvaient, d’autres non. Quelques félins en étaient même près à venir aux pattes ! De quoi égayer la journée du Noble qui sirotait avec langueur sa boisson.