Dans sa demeure solitaire, le puma tournait en rond, grondant de mécontentement. Il avait attendu depuis des heures qu’une de ses compagnes de jeu arrive mais sans succès. N’en pouvant plus, le noble héla un de ses serviteurs pour demander à ce que l’on prépare sa sortie dans la Cité du Sud : il lui fallait trouver une occupation et vite avant que ses nerfs ne lâchent et qu’il s’attaque à ses propres domestiques. Donnant néanmoins un coup d’oeil par la fenêtre la plus proche, il observa les misérables cafards qui rampaient dans les rues de la ville colorée.

« Quelle désespérante vision… Pas un jouet convenable. »

Feula-t-il. Néanmoins, son regard se posa sur un petit groupe de fervents adorateurs de l’Omen, reconnaissable à leur allure et aux ovations qu’ils faisaient à leur Dieu maléfique. Voilà quelque chose d’on ne peut plus intéressant… Et qui pouvait laisser la place à des situations rocambolesques dans lesquelles l’Umbra adorerait se plonger.

Faisant s’activer ses serviteurs, il sortit – accompagné de deux de ses voleurs particuliers – et suivit le groupe, marchant à une distance raisonnable. Au loin, l’agitation se faisait sentir… Quelque chose de « bon » allait survenir et Tokéla serait encore une fois aux premières loges.

« Que le spectacle commence... »

Ricana-t-il.

Dans l'océan qu'était devenu la population du Sud. Un petit groupe de félins fendit la foule, comme ouvrant la mer morte. Beaucoup de citadins s'empressèrent de quitter la route pavée à la vue du colosse à la crinière en brosse remontant le courant d'un pas rigide. Alors que d'autres se firent le plus discret possible, comme si miraculeusement, une bonne conscience avait germer dans leurs esprits.

De son regard rubis, le bourreau Omanique qu'était devenu Rhandsor, scanna les environs à la recherche d'une bavure. D'un comportement déviant. Et fut - agréablement - surpris, de voir deux félins se comporter anormalement. - plus anormal que le reste de la population - Ils étaient tous les deux, de part et d'autres d'un puma Umbra aux apparats ridiculement clinquant.

Rhandsor tourner le regard, pensant qu'ils allaient surement s'attaquer au puma ou à un quelconque autre passant pour leur larcin.
Mais, il grogna lorsque que les deux félins, en position de chasse, s'approchaient lentement mais surement d'un petit groupe de prières dirigés par un petit prêtre de l'Omen.

Le Garde n'en attendit pas plus pour réagir. Ses sous-fifres, déjà sur le qui-vive, s’exécutèrent à l'ordre silencieux que leur donna le Cerbère. Rhandsor et ses trois gardes accélérèrent la cadence, un rugissement naissant dans sa gorge.

Ses miliciens le dépassèrent. Ils avaient déjà dépassés le puma pour fondre sur les deux voleurs et leur broyer la nuque sous leurs crocs, les plaquant au sol, menton contre le sol.

L'un des deux déviants feula, tentant de donner des coups de griffes dans le vent, puis se tut rapidement, lorsque l'ombre du Cerbère coula sur lui.
<< ... Vos noms. >>
La panthère, la face écrasée sur le sol, réussit à sourciller d'incompréhension.

Le colosse s'impatienta. Il écrasa le museau de la panthère sous son énorme patte, puis d'un coup, y planta ses griffes qui la transpercèrent comme quatre seringues, fonçant jusqu'à l'os.
Elle couina de douleur, la langue dehors, alors que le sang commençait à couler.
<< Vous êtes sourds ?! Vos noms! >> cracha-t-il.
<< Je veux pas mourir... ! >> répondit-t-elle, implorante.
Le garde qui lui broyait la nuque resserra sa prise, lui arrachant un toussotement ridicule.

D’un mouvement de queue, Tokéla lança ses voleurs en avant : à eux de semer l’agitation nécessaire à son intervention, à l’arrivée du preux protagoniste. Les envoyer vers le danger ne le dérangeait pas, après tout, des voleurs, on pouvait en trouver par dizaines dans cette cité. Ralentissant sa propre cadence, il observa de son regard acéré les environs : au devant d’eux, la nouvelle milice. Un sourire carnassier se glissa sur les babines du puma alors que les événements tournaient au désavantage de ses deux voleurs…

Voir tant de forces exercés sur ses pauvres petits jouets électrisa de plaisir le Noble qui se mêla à la foule ambiante, passant discrètement tant l’attention était tournée vers l’action principale de la pièce, murmurant de-ci de-là à quelques bourgeois qui se trouvaient sur son chemin.

« Regardez comment ils maltraitent de pauvres hères du peuple ! »

Et il se glissait à un autre…

« Les gardes abusent de leur pouvoir depuis peu… C’est inadmissible ! »

Et encore un autre...

« Mais il s’agit de membres de l’Omen ! Ces voleurs allaient-ils les attaquer ? »

Et, petit à petit, il lançait les débats parmi le peuple qui s’électrisait à son tour d’une force inutile et ridicule, mais terriblement nécessaire à son entrée en scène. Ce qui ne tarda pas : faisant mine de se frayer un chemin à travers les cafards qu’il affectionnait tant duper, il se hissa à la hauteur des gardes. Son expression se teinta de dégoût et de honte, allant même jusqu’à lever l’une de ses royales pattes, de manière outrée.

« S’agit-il de criminels ? OSANT s’attaquer à des serviteurs de notre bien aimé Omen ? »

Demanda-t-il, s’adressant clairement à Rhandsor mais faisant profiter de la foule qui commençait enfin à se partager… Tokéla adorerait voir se profiler une minuscule petite révolution contre le nouveau chef des gardes… Après tout, il faisait partie de ceux qui n’avaient pas muté… De quoi le faire rentrer – pour le moment – dans la même catégorie que les autres cafards qui croulaient aux pattes du Noble félin. Ce dernier lança un bref regard impérieux à ses voleurs : parlez et vous mourez pour de bon.

Le voleur continua de hurler, alors que le Cerbère usait de tout son poids écraser son museau.
<< Pour qui travaillez-vous ?! Répondez! >>
Animer par une fureur dont lui seul connaissait la source, il ne fit guère attention au brouhaha de la populace.

Ce fut lorsqu'une voix se distingua de celle des autres, que le Garde releva le museau, stoppant momentanément de torturer le pauvre brigand au sol.
« S’agit-il de criminels ? OSANT s’attaquer à des serviteurs de notre bien aimé Omen ? » Demanda-t-il.
C'était le Puma. Celui auprès qui avait, magiquement, échappé aux vandalismes des deux voleurs alors qu'il était paré comme un présentoir à bijoux.
Rhandsor leva les sourcils avant de nouveau les froncer, plus gravement que d'habitude.
<< Retournez à vos prières, Umbra. Laissez la Garde faire son travail. >>

L'un des miliciens avertit son supérieur d'une certaine dissidence dans la foule. En effet, il se rendit enfin compte du vacarme présent puisque le groupe de prières sur la place s'était stoppé pour s'enquérir de la situation. Il leva les yeux vers eux, les haussements de voix se transformèrent en murmures.

Pendant ce temps, des gémissements naquirent sous la patte du Pantherinae.
<< A-ai...dez.. nous.. Boss... >> Le voleur haletait bruyamment. Son abdomen se levant et descendant à un rythme alarmante dû à son museau et les voies respiratoires obstruées. Son compère, encore en pleine possession de ses moyens fixa son complice avec des yeux exorbités et la gueule ouverte. Il semblait tourmenté par un dilemme des plus horribles, ses yeux dansaient entre le Colosse et le Puma.

Le milicien rembarra sèchement le puma : l’entreprise n’avait sans doute pas été assez subtile et le colosse avait peut-être plus d’intelligence que la plupart des cafards. Tokéla nota qu’il devrait se méfier de ce félin là dans le futur… Pour l’heure, cette esquive de la part du chef des gardes ne fit que mettre un peu plus de piment dans la mixture de l’Umbra qui sentait l’excitation prendre le pas, en même temps que son envie de se mettre en avant et de devenir, une fois de plus, un héros aux yeux du faible et minuscule petit peuple…

Néanmoins, ses deux voleurs ne semblaient pas savoir tenir leur langue : l’un l’appela même boss devant tout le monde ! Heureusement, personne n’y prêta attention et le Noble ne fit que hausser un vague sourcil tandis qu’il observait le compère de son serviteur jauger les risques qu’il encourrait à parler. Soit. Ils seraient le moyen de passer pour un temps pour le héros du peuple : le Noble s’abaissant volontairement au rang de citoyen il accentua son expression outrée.

« Mais vous les tuez, monseigneur ! Relâchez au moins le pauvre bougre qu’il puisse respirer… »

Tokéla sembla jeter des regards inquiets aux alentours et usa de sa voix puissante mais mélodieuse pour que tous l’entendent.

« M’est avis que vous devriez… Lever la patte, messire. À moins qu’une foule en colère ne soit là que le cadet des soucis des gardes alors que se cachent peut-être encore parmi nous de ces vils scélérats de Prius ? »

Quelques acclamations vinrent appuyer ses dires. Les yeux dorés du félin se posèrent de nouveau sur ses deux serviteurs, leur intimant le silence dans un mouvement de queue aux apparences anodin. La menace qui lui était allouée en aurait fait taire plus d’un… Mais qu’ils parlent : d’autres dans la foule serviraient d’un alibi, d’une couverture sans faille. Tokéla était certain qu’une ou deux de ses catins se tenaient là. Peut-être même d’autres de ses victimes de manipulation qui le pensaient être le plus doux des saints. Erreur monumentale dont il se réjouissait.

« Mais vous les tuez, monseigneur ! Relâchez au moins le pauvre bougre qu’il puisse respirer… »
Le Garde cilla.
« ... Non ? »
« M’est avis que vous devriez… Lever la patte, messire. À moins qu’une foule en colère ne soit là que le cadet des soucis des gardes alors que se cachent peut-être encore parmi nous de ces vils scélérats de Prius ?»
« ... Qu'ils vous tuent. Rien à battre. »

Les acclamations derrière le Puma lui arrachèrent un tic de mâchoire. Faisant volte-face, il ordonna au groupe de prières de reprendre leurs psaumes. Et rugit en direction de la foule pour leur dicter de se taire sous menaces de mort par sacrifice.

Bousculant sans ménagement Tokela, les miliciens comprirent et donc traînèrent les deux bandits par la peau du cou, emboîtant le pas de leur supérieur. Le second bandit, ouvrit la bouche, après avoir jaugé les blessures de son comparse inconscient.
« Non non non non! O-on a rien contre l'Omen! C-c'est, on nous a demander de le faire! »
Le Garde s’arrêta, orientant son nez vers lui, attentif.

Le colosse semblait peu enclin à écouter Tokéla ou même la foule ce qui arracha une pointe de dépit de la part du puma : il ne s’amusait pas tant que ça… Surtout que ses deux incapables voleurs n’avaient plus la même peur face au Noble : ils avaient, au vu de leur vie menacée, oubliés le dressage de leur maître. La foule se montra moins enclin à suivre le sudiste lorsque le chef des gardes menaça de mort ceux qui continueraient de parler…

La suite arracha un claquement de langue du puma qui gronda discrètement. Vils manants qu’étaient ces voleurs… L’un inconscient, l’autre souhaitant parler et attirant suffisamment l’attention du chef des gardes pour qu’il s’arrêta. Voilà un scénario des plus déplorables… Les acteurs secondaires qu’il avait choisi ne donnaient pas à la pièce le meilleur des spectacles.

Il se positionna au coeur de la foule, encore amassée et s’intriguant de l’arrêt des gardes – bien qu’elle restait à bonne distance, de peur de recevoir le châtiment promis. Ses pupilles dorées se mirent à fureter, cherchant ses serviteurs du regard… Il n’en laisse jamais très loin. Comme ses catins qui parcourent la ville à toute heure de la journée : le puma en repéra d’ailleurs une. Il claqua des dents, attirant son attention. Il tourna la tête en direction des gardes et elle suivit son regard.

Doucement, elle avança et fit mine de se sentir mal en passant juste à côté des gardes. Une diversion simple mais suffisante. Dans le même temps, il décida de s’approcher de nouveau du chef des gardes…

« Écouter la parole de vermines souhaitant sauver leur vie : cela n’est qu’une futilité, dont les intelligents se passeraient bien. »

Il donna un nouveau coup d’oeil à son ancien serviteur, un fin sourire aux babines.

« Il doit sans doute espérer rejoindre sa famille par cette ruse… S’il en a encore une. »

Une menace à peine voilée.

Le Garde roula des yeux. Ce type étant décidément bien bavard. Affaissant ses épaules, dans un râle agacé. Il rugit de nouveau, rappelant à l'ordre ses miliciens.
« Très bien, vous avez gagné. » fit-t-il au Puma. Il fit un mouvement de tête, pointant Tokela. « Embarquez le. »

Tel un automate, le troisième milicien qui s'était attaqué aux pattes du voleur pour l'immobiliser lâcha sa prise. Et feula en direction du Noble, il fondit sur lui, dans l'espoir de le plaquer au sol.


L'un de ses serviteurs, au sol, sembla se réjouir.

Content de voir que, en apparence, le chef des gardes accédait à ses « demandes » sous-jacentes, il mit quelques instants avant de comprendre que le dénommé Rhandsor venait de donner l’ordre de l’emmener. Bien que son ex-serviteur était on ne peut plus content de cette situation, Tokéla, lui, commençait sérieusement à être agacé par ce jeu d’acteur déplorable qu’il donnait lui-même.

Fronçant le museau, levant légèrement sa queue et l’abattant avec violence d’un côté puis d’un autre, le félin feula comme un diable.

« OSES DONC T’APPROCHER, MANANT ET TU VERRAS LE MAL DE PRES ! »

Certainement peu habitué à se prendre un tel cri de menace, le garde ralentit sous la surprise, sans s’arrêter pour autant. Mais le Noble eut juste le temps de se déplacer sur le côté et de lui donner une impulsion supplémentaire qui lui fit perdre l’équilibre. Dédaigneux, il sauta sur le corps du félin à terre, comme s’il se retrouvait sur un piédestal.

« Mon cher commandant des gardes… Vous feriez mieux d’éviter de donner de tels ordres. Je doute que nos dirigeants veuillent avoir à dos un Noble influent… »

Il jeta un coup d’oeil en dessous de lui.

« Vos subalternes non plus d’ailleurs. »

Ricana-t-il.

Rhandsor - 20/20 PV.

La mâchoire du Garde Omanique se décrocha devant l'échec cuisant de sa milice. Son poil se hérissa tout le long de son échine alors que le sudiste se jouait de lui.
« Mon cher commandant des gardes… Vous feriez mieux d’éviter de donner de tels ordres. Je doute que nos dirigeants veuillent avoir à dos un Noble influent… » Son subordonné feula, piétiné comme un vulgaire tapis. « Vos subalternes non plus d’ailleurs. »
Rhandsor pesta, s'approchant dangereusement du l'aristocrate et sa proie.
« ... Obligé de faire tout soi-même ici ! » D'abord au trot, il galopa ensuite dans sa direction, les crocs et les griffes dehors. Il amorça une attaque sautée, n'hésitant pas à blesser son subalterne dans l'attaque, si jamais le Noble préférait faire front plutôt que de fuir.

L’action héroïque du puma eut de quoi énerver le pauvre Rhandsor qui décida finalement d’agir par lui-même. Il fonça sur Tokéla qui, assez surpris, resta sur le garde qui protestait, sans savoir que son propre chef leur fonçait dessus. Le doré gronda et se prépara au choc qui arriva rapidement ! Éjecté de son promontoire vivant, Tokéla roula sur le sol – horriblement sale dans le Sud, ce qui lui posa quelques soucis éthiques – et sentit une vive douleur au poitrail qui avait de quoi lui couper la respiration. En plus d’être quelque peu sonné, juste de quoi vous donner l’impression d’être dans un drôle de rêve où vous n’êtes plus maître de vos actions.

Chancelant, il se redressa tant bien que mal, grondant de plus belle. Comme on pouvait s’en douter, sa fichue marchandise vivante – sa prostituée si vous n’aviez pas compris – s’était tirée depuis un moment, sentant que les événements à venir ne feraient que lui attirer d’horribles ennuis. Ses ex-voleurs – un inconscient, l’autre étant un incapable qui souffrirait, pour sûr – ne lui seraient pas non plus d’une grande aide. Se stabilisant tant bien que mal, Tokéla était sûr d’une chose : il ne pouvait se permettre d’encaisser un nouvel assaut. Le goût du sang se glissait dans ses babines : saignait-il de quelque part ? Sans doute. Ses oreilles bourdonnaient.

Seul son grondement s’accentua, tandis que son pelage, toujours si bien mis en place, se dressait dans une tentative instinctive de grossissement. Un artifice inutile. À vrai dire, le noble était si troublé, si tanguant, qu’il n’arrivait plus à réfléchir correctement. Il lui fallait se sortir de là mais comment faire alors que son esprit était embrouillé par un nuage de douleur et de flou vacillant ?

« Mon cher… Vous avez un sacré coup de force… »

Continua-t-il néanmoins. Il cherchait, cherchait encore un moyen de fuir et de trouver confort dans son antre le temps d’user d’argent auprès des bonnes personnes pour faire oublier cet incident.

Rhandsor - 20/20 PV.

Rhandsor observa Tokela tituber avec un rire.
Il pressa le milicien au sol et lui ordonna d'attraper le fauteur de troubles. Ainsi, c'est un peu penaud et le dos courbé que le milicien s'évapora du regard dur de son supérieur et retourna auprès de l'aristocrate pour lui bloquer tout mouvement de fuite.

Rhandsor aboya aux deux autres gardes de reprendre leur marche, eux et leurs prisonniers. se déplaçant vers l'arrière du bourgeois pour lui presser le pas, il le poussant de l'épaule pour l'inciter à aller plus vite.

« On verra si un petit séjour au Dédale vous donnera encore envie de rire. »

Tokéla ne put s’empêcher d’éclater de rire à la truffe et à la barbe de Rhandsor, se laissant emmener sans se débattre – inutile au vu de son état.

« Allons, le Dédale ? Je croyais qu’on le réservait aux pires criminels… Notamment ceux contre notre bienfaiteur, contre l’Omen… »

Voilà ce qui pouvait le sauver. Tokéla haussa un peu plus la voix.

« Vous arrêtez donc un citoyen qui vénère l’Omen ?! Et, pour avoir voulu voir un autre félin respirer, vous l’enverriez dans le Dédale de la Cité ?! »

Plusieurs regards se mirent à se tourner vers la milice et ses prisonniers, à nouveau. Il continua donc, faisant à bien des égards sa drama-queen.

« Je suis donc le pire des criminels à aimer son Dieu et à ne pas vouloir voir un habitant du Sud mourir d’asphyxie ?! »

De nouveau, Tokéla soulevait doucement mais sûrement le peuple, tentant de le rallier à sa cause qui s’annonçait assez précaire.

Rhandsor - 20/20 PV.

« Vous arrêtez donc un citoyen qui vénère l’Omen ?! Et, pour avoir voulu voir un autre félin respirer, vous l’enverriez dans le Dédale de la Cité ?! »
Rhandsor se figea un moment, coulant un œil vers le sol, le ciel puis tout autour de lui. Comme vérifiant si leur Déité allait se manifester suite aux pleurs du trouble-fêtes. Aucun nuages, aucuns fléaux, aucunes pestes ? Il ricana.
Le garde se claqua mentalement pour avoir penser ainsi. L'Omen était surement de son avis, voila pourquoi il n'avait jeter aucun plaie sur lui et toute la Cité.

« Raarh! FERMEZ LA UN PEU! » lui gueula le Pantherinae, en lui assénant une claque du revers de la patte.

Le puma se prit une claque qui eut pour effet de faire se retourner la foule et le laisser en plan, un filet de sang – certain cette fois – coulant de sa babine endolorie et qui afficherait bien vite une belle contusion. Mais qui était donc ce nouveau garde impossible ?! Ce rat – car il était clair qu’il était loin des cafards manipulables mais il restait un nuisible dont on avait envie de se débarrasser – n’avait qu’une idée en tête : le jeter dans un cachot pour des jours, des semaines voire des mois ! Autant de temps qui lui ferait perdre de l’argent. Car, c’est bien connu, le temps, c’est de l’argent.

Silencieux, Tokéla se demandait comment ce rat pouvait être aussi buté… Peut-être n’était-il pas aussi intelligent que l’avait pensé le mâle. Peut-être n’était-il qu’un taureau fonçant dans le tas et ne faisant qu’agir par instinct ? Dans ce cas, que devait-il faire lui ? S’enfuir ? Pour qu’il vienne le chercher ? Non merci ! Tokéla décida donc de se résigner pour le moment : cela lui permettrait sans doute de réfléchir à une solution et, de plus, de finir d’encaisser le sale coup du rat, bien que cela prendrait du temps.

Une idée commençait d'ailleurs à germer dans son esprit... Mais pour cela, il avait besoin que d'autres nobles se trouvent à proximité, chose qui n'était pas forcément une mince affaire... Surtout dans ce quartier !

Rhandsor - 20/20 PV.

Rhandsor guida le cortège de prisonniers d'un pas militaire et fier, comme d'ordinaire. Il avait laissé le soin à ses sbires de traîner les carcasses implorantes ou inconscientes des trois bagnards. Le voleur mutilé ne s'étant toujours pas réveillé. Un silence de mort régnait dans la rue commerçante, entre temps coupé par les cris incessants du deuxième serviteur de Tokela qui hurlait qu'il était innocent.

Ses cris étaient pitoyables et déchirants. Mais, aucun sudistes ne leva cependant une patte protester contre son arrestation. Par lâcheté ou bien monstruosité, tant de nouvelles facettes qui alimentaient la haine de Rhandsor pour les félins de la surface.

Tokéla n’en pouvait plus de ce voleur geignard. Il se demandait bien comment il avait pu le prendre à son service celui-là… Fort heureusement, rares étaient ceux – pour ne pas dire inexistant – qui osaient défier l’autorité de leur maître puma. En attendant, le félin s’accommodait des cris implorants de la pauvre bête nuisible qu’il écraserait bientôt sous sa patte – après l’avoir fait longuement souffrir, n’en doutez pas ! Il avait d’autres chats en tête… Et il remarqua au loin un cortège rutilant : un autre noble ! Le félin le héla, avec l’espoir qu’il se retourne et qu’il s’approche pour lui venir en aide. Après tout, l’influence des Nobles de la Cité du Sud n’était plus à faire ou à refaire : ils avaient un poids considérable dans la balance des événements – un poids financier ou secret au vu de la plupart de leurs activités.

Rhandsor - 20/20 PV.

Le Garde eut un tic d'oreilles et elles se plaquèrent automatiquement vers l'arrière.
Oui, c'était bien cela.
Il avait entendu des bourdonnements à l'arrière. Des bourdonnements pénibles qui s'avéraient être les couinements de l'aristocrate, qui tentaient vainement d'appeler l'un de ses collègues à l'aide.
Rhandsor leva les yeux vers la cible des murmures du Puma. Levant les babines, et crachant, il avorta tous de plans de fuite dans l'esprit de l'autre Noble qui avait, un instant, pivoté la tête vers le prisonnier. Celui-ci se figea, prit le fait, et détala.

Le Pantherinae recula jusqu'à Tokela, le dominant de toute sa hauteur. Et l'accusa du regard :
« ... Vermine. Vous pensiez me berner aussi facilement ?! »

Le rat était décidément partout… Et sur les nerfs ! Il venait de faire détaler l’une des rares portes de sorties que Tokéla avait la possibilité d’emprunter. Dans une moue de déception, le puma accueillit le retour de son bien aimé zélote de l’Omen – ou plutôt d’une des nouvelles dominantes, Kutjah – qui se montrait sous un aspect, une fois de plus, dominant. Néanmoins, cela n’était pas vraiment impressionnant. Ou plutôt, cela l’était mais pas pour Tokéla qui avait toujours fait ce qu’il voulait.

« Berner ? C’est un bien grand mot capitaine. Seulement « couper dans son élan » aurait été plus judicieux. »

Le puma sourit de toutes ses dents.

« Avouez tout de même que cette situation est plus que ridicule ! Vous souhaitez emmener un noble, le menacez du dédale et que sais-je encore… Qu’est-ce que cela apportera de bien à votre supérieur, hum ? »

Tokéla laissa son arrière-train se poser sur ce détestable sol, dans une mine dédaigneuse, voire de dégoût : un bain serait de rigueur lorsqu’il rentrerait dans son cher petit manoir.

« Rien de bon, à part d’autres nobles à dos qui s’indigneront de voir que l’on s’attaque à ceux qui vénèrent l’Omen. Je doute que, dans la possible et future guerre avec le Nord, les gouvernants apprécient de ne plus avoir de Nobles pour les divertir. »

Rhandsor - 20/20 PV.

« Qui vous a dit de vous arrêter ?! » Le Garde violenta de nouveau le puma. D'un mouvement circulaire et souple de la patte avant, il donna un coup de l'épaule et du bras dans son dos l'Umbra, le choc ayant pour effet de le projeter vers l'avant. « AVANCEZ! »

Mais autant parler à un mur. Le coup fût lancé. Tokéla projeté en avant. Le puma feula et gronda : c’en était trop de ce vil rat, cet inutile nuisible qui courait dans tous les sens dans l’unique but de plaire à sa maîtresse !

« Allez vous donc arrêtez de me malmener, manant ?! Pour qui vous prenez-vous ?! »

Le masque se fissurait, tandis que du coin de l’oeil, Tokéla accusait son serviteur renvoyé.

« Vous n’êtes qu’un simple félin… Une erreur qui n’a subi aucune des modifications qui font de nous des êtres exceptionnels. Cracha-t-il. Ne me touchez pas, tas de muscles. Vous n’imaginez pas les conséquences que cela pourraient entraîner ! »

De nouveau, le noble gronda, oreilles contre le crâne, battant rapidement de la queue. Au prochain coup, il en rendrait deux ! Foi de puma en colère !

Rhandsor - 20/20 PV.

« Allez vous donc arrêtez de me malmener, manant ?! Pour qui vous prenez-vous ?! »
Rhandsor, grondant déjà, prépara son autre baffe pour son autre joue.
« Vous n’êtes qu’un simple félin… Une erreur qui n’a subi aucune des modifications qui font de nous des êtres exceptionnels! Ne me touchez pas, tas de muscles. Vous n’imaginez pas les conséquences que cela pourraient entraîner ! »
Le dit " Tas de Muscles " abaissa légèrement sa patte avec un air intéressé.
« Hin... » Il s'autorisa un sourire mauvais. « Ferme la gueule, Umbra. Tu saliras moins le sol de ta misérable cité en creuvant... » Sa patte suspendue en l'air et armée de griffes acérés s'élança déjà vers le visage du puma.