Puissent les dieux être cléments lors de cette nouvelle quête de vivres. Les talents d'orateur de Sellien ne lui étaient pas toujours utiles... et il fallait parfois, voir souvent, aller chasser de soi-même les proies qui serviraient à nourrir la totalité de son nouveau groupe. Pas sur qu'ils aient toujours de quoi manger à leur faim. C'était la roulette russe, aucun groupe ne pouvait s'intéresser à des malades, quels qu'ils soient. Peut importe ce qu'ils étaient dans le passé, des malades restent des malades; que leur état se dégrade, mais seulement le leur ! les autres ne veulent pas prendre le risque de voir les frontières contaminés par les condamnés.
Le cornibus aux allures d'Ocelot s'était habitué à ce nouveau train de vie, après avoir craché lui-même sur les marchands malades, qui étaient, par la force des circonstances de nouveaux camarades. Son ventre perdait son pelage et il devenait de plus en plus difficile de camoufler son mal. Aucun impact direct sur la santé et les performances; il devait y aller. D'autres Walkers plus faibles ont faim. Les temps sont durs pour tout le monde et le monde tourne, c'est ainsi que ça se passe. Toutes ses tentatives pour échapper à cette tâche ingrate furent infructueuses et il se retrouvait là, au cœur de la forêt du Terrhel, incapable de retrouver ses instincts de prédateur. Non seulement il n'était clairement pas physique mais en plus de ça il n'avait jamais chassé de sa vie. Impossible alors de déterminer le rapport de force entre lui et un quelconque animal, même un semblant de lapin.
Les oreilles baissées, il s'avançait, convaincu qu'il faisait parti de ceux qui devaient se la couler douce dans le clan. De plus, on lui avait parlé de quelqu'un d'autre, une femelle censée l'épauler, une walkers qu'il avait déjà entrevu de part le passé sans vraiment savoir de qui il s'agissait. Ils s'étaient donnés rendez-vous et quelque chose lui disait qu'il ne valait mieux pas pour lui d'être en retard... Mais il flânait, toujours et encore au cœur de ce bois qui serait certainement le début d'une récolte fructueuse... S'il cessait de s'arrêter en plein milieu et de ne rien faire. Sa fainéantise prenait légèrement le dessus et il ne cessait de pousser des jurons, persuadé de n'avoir rien à faire là. Quand il vit enfin une silhouette, il ne put déterminer s'il s'agissait d'elle. Ainsi, les oreilles rabattues, l'inquiétude dans son regard, il était prêt à bondir et rebrousser chemin le plus vite possible, et là, il se dépêcherait de le faire. Griffes sorties, il n'avait pourtant pas l'intention de frapper; il était beaucoup trop peureux pour s'attaquer directement à la bête. une légère brume s'était levé et le ciel ne semblait pas aussi lumineux qu'au début de l'année.
"- ... Miss Khalan, rassurez-moi, est-ce bien vous ?"